|
Maurice l'invitée surprise pour accueillir les premiers véhicules électriques en 2010
Maurice peut être l'invitée surprise parmi les premiers pays au monde à accueillir les véhicules à 100% électriques en 2010. C'est l'opportunité que le constructeur automobile japonais Nissan Motor Co. Ltd a présentée au gouvernement la semaine dernière dans le cadre de sa stratégie de devenir le premier constructeur automobile à commercialiser massivement ce genre de véhicule "à zéro émission polluante" dès 2010 ; une nouvelle génération de véhicule qualifiée de révolutionnaire et qui promet d'être un modèle inédit, tout aussi performant que sophistiqué. Sept pays sont déjà identifiés, dont le Japon et les Etats-Unis figurant aux avant-postes. Et Maurice, elle, pourrait se positionner comme le premier pays d'Afrique à profiter de cette opportunité qui, pour ABC Motors, cadre parfaitement avec le concept Maurice île durable, centré sur le développement d'énergies propres et durables. L'appui de l'État reste toutefois déterminant quant à la réussite de ce projet avant-gardiste, notamment en matière d'infrastructures et d'incitations susceptibles de promouvoir auprès du public ce nouveau mode de transport et de déplacement à zéro émission.
L'Île Maurice, qui ambitionne de devenir une île durable, tout en réduisant sa dépendance énergétique au pétrole et en luttant contre les émissions polluantes, peut aussi faire partie prenante de cet important tournant dans l'évolution automobile, celui de voir, enfin, des véhicules électriques circuler normalement sur la voie publique. Cela n'est pas un rêve. C'était le projet de pratiquement tous les constructeurs automobiles depuis ces 10 ou 15 dernières années, surtout depuis les prévisions alarmantes sur l'épuisement des gisements de pétrole et les changements climatiques menaçant la planète, qui est finalement devenue une obligation avec la récente crise pétrolière.
Il n'est ainsi pas étonnant que des centaines de milliards ont été consacrés dans des projets de recherche et de développement chez les grands constructeurs automobiles. Les progrès paraissaient certes timides, mais les concepts proposés jusqu'ici sont aussi nombreux qu'ambitieux. Véhicules fonctionnant à l'hydrogène ou pile à combustible, véhicule roulant avec de l'air comprimé ou encore véhicules hybrides, fonctionnant en mode essence et électrique... De toutes ces pistes envisagées et testées, le véhicule qui carbure à l'électricité reste le segment le plus convoité. Ils sont également nombreux les constructeurs à avoir fixé la date butoir de 2010 pour commencer à commercialiser leurs premiers véhicules "100% vert".
Dans cette folle course, Nissan a semblé avoir pris les devants en signant des accords de partenariat avec des pays tels que le Japon, les États-Unis, le Portugal ou Israël, qui seront ainsi l'un des premiers marchés mondiaux à recevoir le tout premier modèle viable de voiture électrique en 2010-11. Maurice peut se retrouver dans ce peloton. Nissan Motors lorgne en effet le marché mauricien. Et pour ABC Motors, concessionnaire de la marque Nissan, il n'est pas trop tôt pour que Maurice soit partie prenante de ce tournant annoncé dans l'évolution automobile.
Depuis la semaine dernière, le gouvernement est en effet en présence de cette proposition. Le constructeur japonais a même dépêché un de ses experts à Maurice pour rencontrer les autorités. Il s'agit de Rayna Handelman, Global Electric Vehicule Coordinator pour le compte de Nissan Motors Ltd, qui, accompagné des officiels d'ABC Motors, a démarré les pourparlers avec les membres du Cabinet Rama Sithanen, Rashid Beebeejaun et Lormus Bundhoo.
"Ils devront aboutir à la signature d'un protocole d'accord portant sur la mise sur route des premiers modèles électriques au premier semestre 2011. Selon le plan d'application commerciale mondiale de Nissan Motors, celle-ci serait alors une première africaine", indique Michel Ng, Marketing Coordinator chez ABC Motors. Et ce dernier d'ajouter : "C'est une solution contre les gaz polluants dans l'air, l'effet de serre et la raréfaction des énergies fossiles. Le véhicule électrique épouse pleinement, et sans compromis, le concept Maurice île durable."
Du côté du gouvernement, on laisse comprendre que ce projet pourrait représenter une aubaine pour Maurice sur le plan écologique et économique. "Le response de nos interlocuteurs a été positif. Les bonnes dispositions de ce projet ont suscité de l'intérêt, et pour le pays, et pour la population", assure Michel Ng. Pour ABC Motors, le soutien de l'État et l'implication de toutes les parties prenantes, incluant les utilisateurs, sont vitaux.
"C'est un projet qui profitera au pays, aux autres concessionnaires aussi bien qu'aux opérateurs économiques et aux utilisateurs. Hormis les avantages indiscutables sur le plan environnemental, son intérêt économique réside dans le fait qu'elle est susceptible de constituer une nouvelle industrie viable engageant non seulement les concessionnaires, mais aussi les distributeurs de carburants. Ces derniers sont invités à prendre la pleine mesure des opportunités qui consiste à étendre leur activité traditionnelle à d'autres sources d'énergie. Mais cela nécessite aussi une refonte complète de notre vision du transport, de nos modes d'utilisation des véhicules, ainsi que la mise en place d'une infrastructure nationale adaptée", souligne ce dernier.
Les termes de l'accord portent principalement sur la mise en place des conditions permettant un accueil favorable des véhicules électriques par les consommateurs, les facilités pour créer un réseau national de stations de recharge des véhicules électriques et la sensibilisation du public par rapport à ce type de véhicule.
Le premier volet de cet engagement porte sur la mise en place des avantages fiscaux et autres incitations susceptibles de rendre le produit plus accessible. Le gouvernement d'Israël, qui est un des premiers à avoir signé un accord avec Nissan Motors concernant cette nouvelle gamme de véhicules, a introduit de nouvelles incitations fiscales telles qu'une réduction de la taxe sur ce type de véhicule et la mise en place d'un réseau de stations de rechargement des batteries (voir plus loin). Les incitations identifiées peuvent aussi porter sur des exonérations sur les "road taxes" ou des exemptions sur les parkings ou le péage, si jamais il est introduit pour les futures infrastructures routières.
Coût et avantages économiques
Les services publics seront également mis à contribution, à l'instar du CEB dans la fourniture d'une puissance électrique adéquate dans les stations de recharge ou le développement d'énergies renouvelables. Car il est important de savoir que la batterie est "le cœur" du véhicule électrique. Celui proposé mise sur la technologie développée par Nissan et connue comme la batterie à l'ithium-ion laminé garantissant, selon le constructeur automobile, une autonomie de 160 km (voir plus loin). Pour les générations futures, Nissan vise une autonomie pouvant aller jusqu'à 400km. "La plupart des gens parcourent moins de 100 km par jour, ce qui reste largement dans le rayon d'action de notre voiture électrique, d'autant plus que le tour de Maurice, comme vous le savez, se fait en 170km !", ajoute Michel Ng.
Qui dit véhicule électrique dit également non aux énergies fossiles, telles que l'essence et le diesel, qui sont majoritairement utilisées à Maurice. Au-delà des caractéristiques de cette nouvelle génération de véhicule, qui promet de n'avoir rien à envier aux "classiques" du moment, il est estimé qu'elle sera également de loin plus économique. Le coût de l'énergie utilisée par la batterie est estimée entre 34 et 59 sous par kilomètre.
À un peu plus d'une année du grand lancement de la Nissan électrique, son prix reste toutefois inconnu, même s'il est presque certain que le véhicule coûtera plus cher que les véhicules classiques. Ce qui pourrait le rendre prohibitif pour le grand public sans incitations fiscales.
Basé sur les tarifs de taxation actuellement en vigueur, notamment sur les véhicules hybrides, la Nissan électrique pourrait, à titre indicatif, coûter plus chère qu'une voiture se trouvant dans la catégorie des 1500cc. Michel Ng reste toutefois convaincu que les dividendes seront récoltés sur le long terme, voire le moyen terme, d'autant plus que, dit-il, le coût de l'entretien du véhicule sera nettement inférieur.
"Ce surcoût sera compensé par les nombreux avantages qu'offre le véhicule et les aides indispensables de l'État à travers diverses incitations aussi bien aux opérateurs économiques qu'aux utilisateurs. Aussi, tout va dépendre des incitations fiscales", fait-il ressortir. L'objectif, insiste-t-il, étant une mobilité durable et sans émissions polluantes.
Fiche technique: Une technologie s'appuyant sur la batterie lithium-ion laminé
Les composants clefs d'une voiture électrique sont sa batterie, son moteur et son convertisseur de courant. Le véhicule électrique Nissan, qui sera propulsée par un moteur électrique alimenté par des batteries lithium-ion laminé, offre, selon le concepteur, performance, fiabilité, sécurité et une polyvalence supérieures aux batteries classiques. La durée de vie se situe autour de 5 ans et si elle est remplacée, elle offre de nombreuses possibilités de recyclage. C'est-à-dire des possibilités de réutilisation telles que le stockage d'énergies solaire, éolienne ou hydro.
L'une des caractéristiques les plus intéressantes de cette batterie selon Nissan est qu'elle ne n'est pas sujette à l'effet mémoire qui survient après un certain nombre de cycles de charge incomplets et mène à une forte baisse de l'autonomie. Elle peut donc être réalimentée soit en mode lent (maison, lieu de travail, etc.) à partir d'une prise normale, soit en mode rapide sur les stations de recharge ou les bornes de recharge dans les lieux publics.
Fiche technique: Une technologie s'appuyant sur la batterie lithium-ion laminé
Les composants clefs d'une voiture électrique sont sa batterie, son moteur et son convertisseur de courant. Le véhicule électrique Nissan, qui sera propulsée par un moteur électrique alimenté par des batteries lithium-ion laminé, offre, selon le concepteur, performance, fiabilité, sécurité et une polyvalence supérieures aux batteries classiques. La durée de vie se situe autour de 5 ans et si elle est remplacée, elle offre de nombreuses possibilités de recyclage. C'est-à-dire des possibilités de réutilisation telles que le stockage d'énergies solaire, éolienne ou hydro.
L'une des caractéristiques les plus intéressantes de cette batterie selon Nissan est qu'elle ne n'est pas sujette à l'effet mémoire qui survient après un certain nombre de cycles de charge incomplets et mène à une forte baisse de l'autonomie. Elle peut donc être réalimentée soit en mode lent (maison, lieu de travail, etc.) à partir d'une prise normale, soit en mode rapide sur les stations de recharge ou les bornes de recharge dans les lieux publics.
Carburer à l'électricité: Comme si on rechargeait son portable...
Imaginez que vous n'avez qu'à chercher une prise pour approvisionner votre véhicule en énergie. C'est le côté révolutionnaire que propose la nouvelle technologie de la voiture électrique. Certains associent l'image de "carburer" à celle d'un portable qu'on est en train de charger. Un pari audacieux. Sauf que cela risque de coûter plus de temps, un moyenne de huit heures pour faire le plein... d'électricité. Car cette nouvelle génération de véhicule, selon Nissan, fonctionnera exclusivement avec de l'électricité et, de préférence, produite par les énergies renouvelables pour rester dans la mouvance des technologies vertes. D'où la nécessité, aussi, de développer un réseau national sophistiqué et adapté pour approvisionner ces véhicules. Car les risques de panne sèche existent. Hormis la possibilité de se recharger chez soi, l'idée est donc de permettre aux consommateurs de le faire dans des lieux publics à travers des bornes de rechargement dans les complexes commerciaux, dans les aires de stationnement ou dans des points stratégiques.
La première génération de ces bornes est prête. Elles ont la forme d'un plot de 1 mètre de hauteur environ, posé à même le sol. Reliées au réseau électrique, elles sont équipées d'une prise sur laquelle on branchera sa voiture pour la recharger, au moins partiellement. Les véhicules seront par exemple équipés d'un ordinateur de bord qui renseignera le conducteur sur l'état de charge de la batterie, lui permettant aussi d'établir une interaction radicalement nouvelle avec son véhicule ou de savoir l'endroit où il sera possible de le recharger lors du prochain arrêt. Cet ordinateur de bord, selon le concepteur, va aussi communiquer avec le réseau du distributeur d'électricité qui alimentera les bornes de rechargement. La batterie doit pouvoir être rechargée à 100 % entre quatre et huit heures sur une prise de courant domestique.
|
|