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Journal l'Express Article publié le Vendredi 4 janvier 2008.
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LE PARI DES ENERGIES RENOUVELABLES
■ L’énergie est un enjeu crucial. Maurice reste dépendante des importations pour les carburants et l’électricité est produite majoritairement à partir de centrales thermiques. Selon le conseiller de la Cité des Sciences de la Villette à Paris, Joël de Rosnay, Maurice dispose de sources d’énergies renouvelables suffisantes pour répondre aux besoins locaux. Le scientifique parle d’éco-technologies, autrement dit des technologies écologiques. L’énergie peut être fournie de cinq manières grâce au soleil. Directement par la chaleur et les rayons du soleil : on parlera respectivement d’énergie thermique et photovoltaïque. Et indirectement par le mouvement des masses d’air, la photosynthèse et le cycle de l’eau : il s’agit des énergies éoliennes, produites à partir de la biomasse et hydroélectrique. Maurice a la chance de pouvoir développer chacune de ces énergies. Par exemple, des procédés physico-chimiques (procédé inverse de l’électrolyse) permettent de transformer la biomasse en énergie électrique. De cette manière, il est également possible de produire de l’eau. Clairement, le pays a une carte à jouer sur ce plan. Le passage d’une industrie sucrière à une industrie «cannière» peut profiter de ces pistes de développement. Il est vrai, cependant, que les coûts d’investissement sont lourds. Toutefois, force est de reconnaître que si l’investissement initial peut s’avérer contraignant, le retour sur investissement devrait, quant à lui, être suffisant. L’autosuffisance énergétique ne sera certainement pas totale. Mais la dépendance à l’extérieur devrait être amoindrie.
La question des carburants propres est également soulevée. Maurice a la capacité de développer les biocarburants. Les considérations écologiques ne portent pas nécessairement atteinte à l’économie. Elles permettent de trouver des niches spécifiques porteuses.
Les préoccupations environnementales ont le vent en poupe. 2008 a été décrétée «Année de la Terre» par l’Organisation des Nations unies. Cela témoigne de la nécessité de trouver des solutions écologiquement acceptables à des impératifs économiques. Un petit Etat insulaire comme le nôtre est directement concerné puisqu’il est, de fait, fragile. L’objectif est de tenir une gageure de taille : développer des techniques innovantes et des secteurs économiquement et écologiquement viables.
Gilles RIBOUET
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