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Article de presse du Journal Le Mauricien
lemauricien.com
CNIM présente son projet déchets/électricité
La compagnie CNIM (Constructions Industrielles de la Méditerranée), un groupe français en partenariat avec des financiers arabes, se propose d'investir entre Rs 5 et Rs 6 milliards dans une usine de valorisation de déchets à Maurice, en vue de produire de l'électricité. Le vice-président de son Conseil de surveillance, François Canellas, a présenté le projet ainsi que son entreprise aux autorités locales et à la presse, hier. Le ministre des Services publics, Abu Kasenally, et le président du conseil d'administration du Central Electricity Board (CEB), Patrick Assirvaden, étaient présents.
" Nous avons fait une proposition de construire et d'exploiter un centre de valorisation capable de traiter 300 000 tonnes de déchets ménagers par an, et de produire 150 millions de KW/h électriques par an ", a déclaré M. Canellas. Il a dit que le centre va se substituer à la décharge de Mare-Chicose et permettra ainsi de mettre fin aux nuisances subies par les habitants de la région.
Pour exploiter ce centre, le groupe CNIM, a-t-il ajouté, s'associera avec des partenaires mauriciens et garantira les hautes performances écologiques et énergétiques du centre pendant plus de 20 ans au gouvernement mauricien. " L'équilibre budgétaire de cette opération sera assuré par la vente de l'électricité à un tarif de Rs 3, 89 KW/h et par une redevance de traitement des ordures ménagères variant de Rs 760 à Rs 840 la tonne ", a dit le vice-président du Conseil de surveillance de ce groupe.
Interrogé, par la suite, sur la lettre d'intention concédée par le Board of Investment (BoI) à la compagnie Gamma Energy qui propose le même projet, et sur une certaine quantité de déchets qui aurait déjà été allouée à cette dernière, M. Canellas a répondu : " Il n'y a plus de projet du CNIM si les déchets ont déjà été attribués. "
Selon lui, le gouvernement n'est pas contraint de poursuivre la procédure, même si une lettre d'intention a déjà été émise. " Trois entreprises ont fait des offres. Le gouvernement doit voir ce que proposent les unes et les autres et d'agir dans le meilleur intérêt avant de décider ", a-t-il souligné.
M. Canellas a rappelé que la CNIM va financer la construction de l'usine pour laquelle elle ne sera pas payée par le gouvernement. Il a dit que ce n'est que dans trois ans, lorsque les déchets arriveront à l'usine qu'elle percevra des revenus, et ce, pendant vingt ans. Concernant la redevance que le gouvernement doit verser à l'usine pour chaque tonne de déchets apportée, il a dit que l'énergie contenue dans les déchets ne peut engendrer une recette suffisante pour financer l'opération de l'usine ni l'exploitation pendant 20 ans. " Il faut, donc, ajouter quelque chose. C'est bien de donner les ordures mais ce n'est pas suffisant. Ensuite, les ordures polluent, notamment les nappes phréatiques et la pollution a un coût ", a-t-il affirmé.
M. Cannelas estime qu'actuellement, Maurice perd le gisement de déchets ménagers de Mare-Chicose, car toutes les matières combustibles se trouvant dans cette décharge se décomposent et produisent du méthane. " Vous perdez, donc, une grande partie de l'énergie. Avec une usine de traitement de déchets, vous récupérez intégralement l'énergie. Si vous ne faites rien, ça va vous coûter encore plus cher ", a-t-il ajouté.
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