Article de presse du Journal Le Mauricien
lemauricien.com
Des déchargements sauvages souillent la péninsule
Depuis quelque temps, surgisssent un peu partout dans la région du Morne des tas de débris manifestement en provenance de la démolition de l'hôtel Berjaya (en rénovation), au grand dam des habitants de l'endroit, qui s'indignent de l'indifférence des autorités, d'autant plus que la région se prépare à accueillir une des activités du Festival Créole 2007 au début de décembre.
" Nous avons malheureusement vainement attiré l'attention des autorités sur ces déversements sauvages que nous constations depuis quelque temps un peu partout dans la région du Morne ", s'indigne Joe Ramalingum, le président du conseil de village du Morne.
Selon notre interlocuteur, le tout premier déversement qu'il a constaté serait d'origine accidentelle. " Enn camion ti pe desann kan en problem la rou finn fer li devers so sarz dan drin ", explique-t-il.
Ce que Joe Ramalingum ne comprend pas, toutefois, c'est que même quand il a attiré l'attention des autorités sur la nécessité de faire enlever de ce drain ces débris, rien n'a été fait. " Cela fait bientôt un mois que ce drain reste bouché. Qu'adviendra-t-il quand arrivera la saison des grosses pluies ", s'interroge-t-il.
Le président de conseil de village du Morne ne sera pas au bout de ses peines. Lors de ces promenades dans les environs il découvre avec stupéfaction des tas de débris, dans les sous-bois des alentours. Dans les bois autour du sentier qui longe la côte derrière la montagne du Morne (du village à Trou Chenille), il a dénombré pas moins d'une vingtaine de ces déchargements sauvages. " La pa kapav dir ki se par aksidan ", ironise-t-il.
Le fait que les déchargements sauvages aient eu lieu en retrait de la route, dans le sous-bois hors de vue du sentier, indique pertinemment bien, selon notre interlocuteur, l'intention criminelle de ces pollueurs. Et la provenance de ces démolitions ne fait aucun doute, à en croire Joe Ramalingum.
" D'abord, il n'y a aucune démolition de cette envergure dans un rayon de moins de 25 kilomètres d'ici, sauf à Berjaya ", explique-t-il. " Puis, ceux qui connaissent les toits de bois de cet hôtel retrouvent ces mêmes motifs en bois dans les débris ", précise-t-il. " Il faudrait être vraiment aveugle, ou encore de très mauvaise foi pour ne pas reconnaître que ces déchargements sauvages proviennent des démolitions de l'hôtel Berjaya ", lance-t-il.
Ces débris, peuvent être aperçus bien avant Le Morne, en bordure de la route côtière à Coteau-Raffin et à Case-Noyale. Interrogés par Le Mauricien sur la présence de ces débris sur certains terrains de l'endroit, des habitants ont affirmé que certains habitants ont demandé que ces démolitions soient jetées là. " Ena dimoune ki zot même finn demann ki zet sa pou ki zot kapav servi apre ", a déclaré un habitant de Coteau-Raffin.
" Si ena dimoun finn demann pou zet sa kot zot dan Coteau-Raffin e Case-Noyale, pa kapav dir ki dimoun finn demann zet sa dan boi ", rétorque Joe Ramalingum.
Le président du conseil de village du Morne est d'autant plus remonté contre cette pollution que les villageois organisent les 17 et 18 novembre prochain une opération de nettoyage du village, avec le concours de l'AHRIM et de la firme Securiclean (Mts) Ltd, afin de préparer le village pour la tenue de "Rakont Zistwar", sur la plage du village, vis-à-vis de l'école primaire de la localité dans le cadre du Festival Créole 2007.
" Alor ki nou pe fer tout pou met prop, ena dimoun san konsians ek san pitie ki pe vinn sali enn plas ki l'Unesco pre pou rekonet kouma enn Patrimwann de l'Humanité ", s'indigne-t-il.
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