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Interview
Joel de Rosnay,
Conseiller spécial du Premier ministre sur le développement durable



Est-il réaliste d’espérer qu’en 2028, 60 % de la fourniture d’électricité nationale proviennent de sources d’énergies renouvelables ?

Oui, bien sûr et même probablement 65 %. La Réunion pense faire beaucoup mieux que cela. C’est pourquoi des coopérations sont à envisager avec «l’île verte».



Comment les énergies renouvelables peuvent-elles contribuer à préserver l’environnement ?

Pour toutes les formes d’énergies fossiles la production d’énergie conduit à une augmentation d’énergie sur la Terre, ce qui renforce le réchauffement de la planète. Par contre, les énergies renouvelables puisent leur énergie dans celles qui existent déjà à la surface du globe.


Parlez-nous du concept de mix-énergétique.

Il s’agit d’aborder les questions de production énergétique sous l’angle de l’approche systémique, c’est-à-dire de l’interdépendance des différentes formes d’énergie. Combinées entre elles (solaire, éolien, biomasse, biogaz, hydroélectrique), les aléas de l’une compensent ceux de l’autre. On doit abandonner l’ancienne approche par «filières énergétiques» en compétition les unes avec les autres.


Comment se décline le mix-énergétique mauricien ?

Maurice à une très grande chance. L’île est «bénie des Dieux» ! Toutes les formes d’énergie renouvelable coexistent dans le pays : solaire thermique (chaleur), photovoltaïque (lumière et électricité), eau qui coule ou qui tombe de haut (hydroélectricité), biomasse (bagasse, bois), biogaz (déchets organiques), vent, vagues, géothermie (chaleur volcanique du sous-sol). La solution consiste à les exploiter en les intégrant dans des systèmes interdépendants.


Vous affirmez que Maurice détient un éco-capital. Quel est-il ?

Non seulement la biodiversité, la qualité des paysages, mais aussi la diversité culturelle, la mosaïque ethnique et religieuse. C’est aussi une des très grandes richesses de l’île. Mais tout ceci constitue un écosystème fragile dans lequel il faut en permanence réinvestir du temps, de l’intelligence et des moyens financiers pour le préserver. Il implique responsabilité et solidarité.


Pensez-vous que la volonté politique existe pour transformer Maurice en «île durable» ?

Oui, le Premier ministre en a donné la preuve en convoquant récemment une conférence de presse au cours de laquelle il a lancé un appel solennel aux partis politiques, aux industriels, aux universitaires, aux ONG et surtout au peuple mauricien pour construire ensemble «l’île durable». Les ministères concernés se sont déjà mobilisés sur ce projet : Finances, Services publics, Environnement, Tourisme…


Le ministre des Finances s’est engagé auprès de vous à prendre en compte «Maurice : île durable» dans son prochain budget. Quelles sortes de mesures pourrait-il prendre ?

Des subventions sont à l’étude pour aider les familles à s’équiper en chauffe-eau solaires, générant des économies d’électricité. Des réglementations sont prévues pour les IRS en construction afin qu’ils respectent les normes HQE (Haute qualité environnement). Des contacts sont en cours avec des industriels mauriciens, français et indiens pour favoriser la création de fermes éoliennes. Enfin les SIPP (Small Independent Power Producers) vont être encouragés par des subventions, des mesures fiscales et le rachat de l’électricité qu’ils produisent, à des prix intéressants.



Quel sera le rôle de chaque Mauricien dans la réalisation de ce projet ?

Chaque Mauricien doit se sentir responsabilisé. Surtout les jeunes. D’où les efforts auxquels j’apporte ma contribution, notamment dans les médias, pour faire comprendre les enjeux et donner l’envie de ce futur durable, déterminant pour tous les Mauriciens.



Vous avez créé le concept de la «longue traîne énergétique» et de ses «agrégateurs». Pouvez-vous en parler ?

La «longue traîne» (long tail) répond à une loi mathématique appelée Power Law qui montre sous forme graphique que quelques centrales contribuent à la majeure partie de la production d’énergie et qu’une très grande quantité de petits producteurs interviennent pour une part très signifiante. La courbe décroît très vite le long de l’axe vertical et se prolonge longtemps en asymptote le long de l’axe horizontal. Plus la «longue traîne» se prolonge, plus l’addition de toutes ces petites productions diversifiées est susceptible de dépasser la quantité d’énergie fournie par quelques grosses centrales ! C’est une forme de démocratisation de l’énergie.



La réussite de la «longue traîne» passe-t-elle par la défiscalisation des éoliennes, chauffe-eau solaires et autres ?

Oui, et c’est bien l’enjeu. Le Central Electricity Board devra sans doute se transformer en Central Energy Board, pour devenir l’agrégateur, le facilitateur et le broker des SIPP. Des mesures fiscales et des subventions seront nécessaires pour motiver ces petits producteurs.



Ne faudrait-il pas également créer un ministère des Energies renouvelables doté d’un bras financier pour attribuer des aides aux divers types de projets ?

Il me semble qu’une Sustainable Development Agency est à l’étude. Mais il faudra sans doute une autorité de régulation de l’énergie, comme pour les télécommunications.



Que pensez-vous du fait que Maurice exporte la totalité de sa production annuelle de bioéthanol ?

C’est une aberration ! Maurice produit 20 millions de litres de bioéthanol et peut facilement aller jusqu’à 40 millions de litres, alors qu’il suffirait de 9 millions de litres mélangés dans une proportion de 15 % à l’essence pour faire tourner tout le parc automobile mauricien !



Pour nombre de décideurs, le développement durable est incompatible avec la croissance économique. Que leur répondez-vous ?

Au contraire ! Le développement durable, les énergies nouvelles, les économies d’énergie sont créateurs d’emplois. Il faut une autre croissance, une société plus frugale, une croissance des connaissances, du partage et de la solidarité, plutôt qu’une croissance seulement matérielle qui met en danger la planète et l’humanité.



Faudrait-il légiférer pour faire en sorte que les IRS respectent les normes HQE ?

Certains des nouveaux IRS se mettent aux normes HQE ou LEED (Leadership Energy Environment Design). Mais il faudrait aller plus loin. Par exemple, dans la zone franche industrielle, le nouveau développement immobilier et commercial de Tian Li ou la ville nouvelle de Highlands. Ils deviendraient ainsi des éco-parcs permanents et visitables, ce qui serait bon pour préserver l’éco-capital du pays, et avantageux pour la population mauricienne et le tourisme !

 

 

Nicholas RAINER

Article de l'express du 8 avril 2008

 
 

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