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Bâtisseurs divers pour île multiple et plurielle

 

 

Lorsque les vaisseaux la Diane et l'Atalante quittent l'île de Groix, située à 13 kms de Lorient en France, le 29 juin 1721 pour rallier le Port Nord-Ouest (Port-Louis), "à bord se trouvait toute la colonie qui allait fonder l'Isle de France".(1) Qui faisaient partie de cette colonie ? " Le gouverneur, le chevalier Denis Denyon, ingénieur, la compagnie suisse de Beugnot - 210 hommes, officiers compris - des ingénieurs, des fonctionnaires, des soldats ; des ouvriers qui étaient mariés amenaient leur famille avec eux ; il y avait vingt femmes et trente enfants. Voyageaient aussi quatre lazaristes, conformément à l'accord de Paris, MM. Jean-Baptiste Borthon et Gabriel Igou, prêtres, et Pierre Adam et Etienne Lecoq, frères lais."(Idem).

Mais c'est un contingent d'hommes et de femmes de France tragiquement et sensiblement réduit qui parvient à l'Isle de France en avril 1722. "Le dénombrement détaillé de la minuscule colonie révéla combien le voyage avait été calamiteux. La maladie, principalement le scorbut, avait décimé une bonne partie de l'équipage et des passagers. Des deux cent dix soldats de la compagnie suisse de Beugnot, cent soixante avaient péri en cours de route. Tout comme neuf des vingt femmes à bord. Marie Ogé, qui avait épousé Hilaire Tanlet sur l'Atalante à Lorient, se trouvait parmi les douze survivantes du voyage. Les détails manquent concernant le sort de trente enfants et de certains autres passagers, fonctionnaires et ouvriers de la Compagnie des Indes. Toujours est-il que cinquante-deux passagers de l'Atalante moururent durant le voyage. Le journal de bord de ce bâtiment les inventorie comme suit : 4 enfants, 10 matelots, 34 soldats, 2 caporaux, 1 charpentier et 1 major." (Idem) Quoiqu'il en soit, c'est aux survivants de ces colons, de souche et de culture française, qu'échoit "la rude tâche d'aménager et de mettre en valeur l'île en friche."(Idem) Venus dans le sillage de leurs précurseurs bourbonnais conduits par le major Duronguet Le Toullec, ils sont manifestement parmi les premiers bâtisseurs de l'Isle de France, la future île Maurice.

Les défricheurs bourbonnais et français à l'œuvre

Dès leur arrivée dans l'île par Le Courrier de Bourbon qui "mouilla la veille de Noël (en 1721), à 10 heures et demie, au Port Nord-Ouest"(2) , soit quatre mois avant la Diane et l'Atalante, la quinzaine de Bourbonnais, sous la houlette du major Le Toullec du Ronguet, se mettent à l'œuvre. Le journal de bord atteste d'une activité intense axée sur l'introduction des bestiaux dans l'île, la construction de logements et la chasse : "Ils onts baty dans lanfoncement du port à côté d'une rivière…Les habitans ont dessandu à terre ont emmené tous les bestiaux que nous avons pris à Mascarin (Bourbon ou la Réunion) pour peupler. Estant de retour le soir, ils ont apporté avec eux deux cerfs et cabris que leurs chiens ont pris… Le 24, Mr Durongouët a commencé à faire bâtir des cases et ont eu la penne d'aller à 2 lieues dans les terres pour chercher des feil de latanier ;…ils ont baty une case pour Mr Durongouët et chacun leux leurs". (Idem) Aussitôt les cases construites, le major Le Toullec et ses hommes font un tour de reconnaissance de l'île.

Lorsqu'en avril 1722, la Diane et l'Atalante débarquent leurs passagers au Port Nord-Ouest, ces derniers font, plus ou moins, les mêmes gestes que leurs prédécesseurs, en commençant par élever divers bâtiments utilitaires dont la case en paille du gouverneur. "Autour de cette case du gouverneur, on construisit quelques autres pour les officiers et les employés, ainsi que cinq ou six baraques pour les soldats et les ouvriers et une petite chapelle…Vers la mer, se trouvait une autre case qui servait de corps de garde et de prison et il y avait une cantine où officiers et soldats se réunissaient. Une forge, un étal pour débiter le gibier, quatre canons de 12 et deux de 18 complétaient ce qui fut le début d'une cité que l'on nommait alors le Camp."(Idem) La petite colonie s'initie à la culture caféière et vivrière qui connaît un développement en dents de scie dont de nombreuses phases sont vécues assez douloureusement dans les creux de la lame.

L'apport précieux et incontournable des noirs

Mais les bâtisseurs de cette île Maurice en devenir, n'ont pas été les seuls colons venus de France ou de Bourbon, bref les blancs ou les gens de couleur, bien qu'ils y ont été les premiers à s'y risquer volontairement et courageusement. Il faut ajouter à leur substantielle contribution, l'apport non moins négligeable des noirs auxquels la colonie naissante a recours à peine quelques semaines après l'arrivée des colons blancs. En effet, le 12 juin 1722, le gouverneur Denis Denyon introduit à l'île de France "une trentaine d'esclaves" (3) venant de l'île Bourbon. Il en fait de même en décembre 1722, en doublant la mise - l'introduction d'une cargaison de 65 esclaves de Madagascar : "27 hommes pièces d'Inde, 18 garçons moyens et petits, 20 femmes et filles", selon une correspondance de Denyon en date du 15 janvier 1723, Madagascar étant devenu, "faute de produits d'échange" entre Français et Malgaches, "la source première de traite pour les Mascareignes." (Idem)

La main-d'œuvre servile est mise à contribution dans le projet agricole initié par le gouverneur. "Avec l'aide des esclaves, de Nyon lui-même entreprit d'étendre les champs de culture." (Idem) En fait, les noirs deviennent, au fil des années et des décennies, des éléments incontournables dans le rouage du développement de l'île, comme cela est alors le cas dans l'espace colonial dans son ensemble. Le succès des colonies repose sur la main-d'œuvre servile, et se compose sur l'air du mantra du temps : "Sans nègres, point de colonies !" Le premier concessionnaire de l'Isle de France, Christophe Lenoir, souligne dans une remarque aux directeurs de la Compagnie des Indes : "Pour espérer des récoltes de la terre il faut nécessairement des habitants qui aient des nègres pour les aider à cultiver…". (Idem)

D'une manière ou d'une autre, inéluctablement, cette collaboration blancs-noirs, entre "habitants" et "nègres", finira par prendre corps : il en sortira un pays, une patrie que les deux camps (dont les rapports n'ont pas toujours été au beau fixe) auront façonné. Il est vrai qu'une forte proportion, presque la moitié, de la centaine d'esclaves introduits par Denyon désertent les plantations. Les déserteurs sont "environ cinquante" en 1723. (2) Il ne reste de la main-d'œuvre servile que "24 noirs de la Compagnie et 10 noirs des particuliers" en octobre 1725. (Idem) Qu'à cela ne tienne, après une brève accalmie de la traite dans les Mascareignes, de 1724 à 1728, la colonie s'ouvre de nouveau à la main-d'œuvre servile, si bien que vers 1730 le nombre de travailleurs noirs dans l'île s'élève à 634 pour une population blanche d'un peu moins de 1000 âmes. (4)

Africains et Indiens se joignent aux bâtisseurs

A la reprise de la traite, le commerce servile, tout en maintenant son territoire de prédilection, Madagascar, étend ses tentacules jusqu'à la côte de l'Afrique et jusqu'en Asie, et ramène, de 1728 à 1731, "à Bourbon et à l'Isle de France pas moins de 3 200 esclaves."(4) Un peu moins de deux tiers de ce contingent de travailleurs noirs est puisé de Madagascar, 1000 le long de la côte d'Afrique, notamment de Mozambique, de Guinée et du Sénégal, et 300 "au Bengale ou dans d'autres coins de l'Inde". (Idem) Il faut dire que la main-d'œuvre servile fera l'objet de vives tensions entre les "habitants" et l'instance dirigeante, la Compagnie des Indes, tous deux en dépendant pour leurs besoins propres. C'est sur la Compagnie que les "habitants" jettent le blâme pour n'avoir "pas réussi à atteindre l'auto-suffisance en vivres"(3), celle-là ayant accaparé la main-d'œuvre servile introduite dans la colonie.

La récrimination des "habitants"est le sujet d'une lettre, en date de janvier 1732, que des habitants de l'Isle de France adresse au Roi : "Nous avons l'honneur d'assurer votre Majesté qu'entre quatre-vingt habitants, ou environ, qui composent cette colonie, la Compagnie ne nous a fourni que 284 esclaves, tant noirs, négresses, que négrittes et négrillons dont plus des ? de ces derniers… Ainsi elle ne peut nous imputer le retard de l'accroissement de la Colonie puisque nous avons manqué d'esclaves…"(Idem) Bref, la Compagnie s'est appropriée la part du lion en matière de main-d'œuvre servile au détriment des cultivateurs locaux. Ce conflit ne fait que souligner la place importante qu'occupent les noirs dans le rouage du développement de l'île.

La pénurie de la main-d'œuvre agricole demeurant criante, le nombre d'entrées d'esclaves à l'Isle de France ne cessera de croître au cours de la deuxième décennie de l'occupation française : pas moins de 2 599 sont introduits de juin 1735 à janvier 1740, si bien qu' "en 1740, sur les concessions hors de Port-Louis, pour 379 blancs qui y habitaient, le nombre d'esclaves avaient grimpé à 2 604, selon le détail suivant : 1 263 noirs, 613 négresses, 458 négrillons et 270 négrittes."(4) Toutefois, il est utile de se défaire du mythe qui veut que l'esclave ne soit bon que pour la plantation. En fait, sous l'administration du gouverneur Maupin, les "meilleurs esclaves" sont affectés aux entreprises de fournitures de matériaux de construction, alors que La Bourdonnais met les esclaves en apprentissage dans les ateliers afin de faire avancer les constructions.(3)

A la main-d'œuvre servile noire introduite "tant de Sénégal que des Indes et de Madagascar" (Idem), se greffe une main-d'œuvre noire libre, s'agissant, sous La Bourdonnais, d'"ouvriers spécialisés de l'Inde, plus particulièrement des maçons et des tailleurs de pierre" mais aussi des tailleurs et des orfèvres pour servir ces belles dames soucieuses de se mettre à la mode de Paris.(Idem) On relève parmi ces libres : Nicolas, maître maçon, 'libre de Mangalore', Pierre Torndavin, Jean, pêcheur, 'libre, né en Inde', Louis, pion, 'malabar libre', entre autres. (5) En outre, dans l'"armée du peuple" créée par La Bourdonnais noirs et blancs se côtoient pour défendre la ville et assurer leur propre défense. C'est au Champ de Mars qu'ils se réunissent chaque dimanche après la messe pour s'exercer au maniement des armes. Il faut encore se rappeler que les noirs des îles sont engagés aux côtés des 'Européens' dans l'escadre de La Bourdonnais partie combattre les Anglais à Madras en 1746.(6)

D'autre part, Maupin et La Bourdonnais prennent avantage de la compétence des 'Lascards' pour mener à bien le développement portuaire au Port Nord-Ouest. Ces derniers sont "des matelots musulmans, parmi tant d'autres oubliés venus de si loin pour apporter leur participation au décollage économique de l'Ile de France."(7) Venus sous contrat, ils sont "tous originaires du sous-continent indien".(Idem) Ainsi, dès les premières décennies de l'occupation française, des gens venus d'horizons et de civilisations divers, dont les descendants constituent aujourd'hui l'arc-en-ciel mauricien, se sont donnés la main pour bâtir un pays habitable, une patrie accueillante.

B. Burrun

 
 

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