Le tri sélectif : un premier pas. « Le tri des déchets se généralise, explique Stéphane Lecointe, de l'Ademe Bretagne (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie). C'est une mesure visible à laquelle les festivaliers et les riverains sont sensibles. » Depuis 2005, en collaboration avec l'entreprise Eco-Emballages, les Eurockéennes de Belfort installent, sur le site et dans les campings, des poubelles spécifiques pour le verre, le papier et le carton. « Des agents sensibilisent les spectateurs et signalent les espaces de tri », précise Laurent Doucelance, de l'équipe organisatrice. D'autres festivals, comme Terre du Son, ce week-end à Monts, en Touraine, distribuaient des cendriers de poche et des couverts biodégradables.
Le gobelet consigné devient tendance. Étrenné en 2007, notamment par le festival du Bout du Monde (Crozon), adopté cette année par les Solidays (Paris), les Eurockéennes (Belfort), le Festival Interceltique (Lorient) et les Vieilles Charrues (Carhaix), le gobelet consigné, lavable et réutilisable, sonne le glas des gobelets en plastique jetables. « Il incite le festivalier à moins jeter », observe Antonin Masset, du festival du Bout du Monde. « Les années précédentes, on ramassait dans la prairie douze tonnes de déchets, dont une tonne de gobelets jetables. Logiquement, on aurait dû avoir onze tonnes de déchets en 2007. On n'en a récolté que six. »
Transport en commun et covoiturage. Via leur site internet ou un site partenaire, comme easycovoiturage.com pour les Francofolies de la Rochelle, certains festivals font la promotion du covoiturage. Autres possibilités : les accords avec la SNCF ou les collectivités pour des tarifs préférentiels et la mise en place de navettes. Pour 10 euros l'aller-retour, les participants des principaux festivals bretons peuvent venir en TER depuis n'importe où dans la région.
Toilettes sèches et compost. L'avantage des toilettes sèches est qu'elles ne consomment pas d'eau et ne polluent pas. Le Festival Interceltique s'y met petit à petit. Grâce à elles, les Veilles Charrues font 80 % d'économie d'eau. « Le problème, c'est qu'il n'existe aucune réglementation sur l'utilisation ou le stockage des excréments », confie Stéphane Lecointe. « Les Vieilles Charrues les confient à des agriculteurs qui en font du lisier. Nous, on en fait du compost », explique Antonin Masset.
Les économies d'énergie : le point noir. Les économies d'énergie progressent moins vite. « Certains festivals commencent à utiliser des ampoules LED, à faible consommation. Mais un projecteur classique coûte 100 €, un projecteur LED dix fois plus », explique Aurélien Bernier, responsable du projet « Eco-festival », au Conseil régional de Poitou-Charentes.
Benjamin SEZE.