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L’île sœur a pris depuis plusieurs années déjà le chemin du développement durable, et donc, des énergies renouvelables. Les pouvoirs publics participent à cet effort, notamment, à travers des abattements fiscaux. 

«Réunion, île verte 2030.» À 240 km de chez nous, la vision politique du territoire est intimement liée à la question des énergies renouvelables. À l’heure où nos politiques s’intéressent de près à faire de Maurice une île durable, il faut reconnaître que les Réunionnais ont pris les devants.

C’est un fait, l’État français et l’Union européenne sont des atouts majeurs dans cette politique globale qui touche à l’énergie, l’aménagement du territoire, l’économie et le social. Dès 1999, le président du conseil régional, Paul Vergès, a lancé son île sur la voie de «l’autosuffisance énergétique à l’orée 2025». Christophe Rat, directeur de l’Agence régionale de l’énergie de La Réunion (ARER), souligne «l’orientation politique pour le secteur énergétique prise il y a près de dix ans. L’objectif est d’être autonome en énergie électrique sans gaz à effet de serre et en excluant, pour des raisons idéologiques, le nucléaire». Du reste, La Réunion est, comme Maurice, très bien pourvue en matière de sources renouvelables, poursuit Christophe Rat.

Les opérateurs privés dans le domaine du solaire (chauffe-eau principalement et photovoltaïque) participent à la «vulgarisation de ce type de technologies écologiques» avance James Clain, directeur commercial de Giordano Réunion, l’un des principaux acteurs du secteur. «Il y a une armada de plans financiers» pour généraliser, autant que faire se peut, l’usage des chauffe-eau solaires et panneaux photovoltaïques, rappelle Christophe Rat. Le problème reste celui des installations. Faire le choix du solaire entraîne de fait des aménagements pour le raccordement.

Concernant le dispositif financier mis en place pour inciter les Réunionnais à investir dans le solaire, par exemple, les entreprises privées proposent des abonnements. «Les personnes à revenus moyens peuvent opter pour la formule d’abonnement. Ils ne sont pas propriétaires de l’installation mais locataires. Ils paient donc une mensualité à l’entreprise qui assure l’entretien. Il faut aussi savoir que 50 % du matériel est remboursé par l’État sous la forme d’abattements fiscaux et 4 % supplémentaires pour l’ensemble d’une construction neuve, terrain compris», détaille James Clain, dont l’entreprise produit entre 8 000 et 10 000 chauffe-eau solaires annuellement. Cet ensemble de procédures fiscales encourage les particuliers et les professionnels à opter pour le solaire.

Lorsque l’ARER est fondée en 2000, la question énergétique se pose déjà avec acuité. La dépendance des économies insulaires aux hydrocarbures incite les autorités régionales à revoir l’ensemble de la politique énergétique. «En exploitant les sources d’énergie locale, c’est autant d’argent que l’on préserve pour développer des technologies et impulser un cycle économique de grande ampleur», fait ressortir Christophe Rat. «Ce plan économique global génère des emplois et influent sur la politique sociale également». Les dispositifs européens et étatiques donnent une plus large marge de manœuvre à La Réunion. Par ailleurs, les sources d’énergie doivent être utilisées en fonction du site (éolien dans l’Est et solaire dans l’Ouest).

La filière énergétique a donc été revue pour convaincre les Réunionnais d’opter pour le photovoltaïque. D’abord, il convient de préciser qu’une alimentation électrique pour une maison avec du photovoltaïque nécessite des panneaux relativement grands et également l’utilisation d’ampoules à basse onsommation. «Régulièrement, on trouve des ampoules à basse consommation dans les grandes surfaces à 1 euro pièce (environ Rs 42); et ça se vend bien !» lâche Caroline chez qui l’ensemble des points de lumière en est équipé.

Giordano Réunion s’est «positionné sur le photovoltaïque pour les particuliers alors que la plupart des acteurs visent les grands toits pour de la location notamment». En vérité, les particuliers souhaitent aussi participer à la production d’énergie à leur échelle. L’électricité produite est directement revendue à Électricité de France (EDF) à un tarif supérieur (0,40 euro) qu’il n’est racheté par le particulier (0,11 euro). Le rôle d’EDF dans ce système énergétique global est donc primordial. Par ailleurs, les particuliers bénéficient d’avantages fiscaux pour ce type de matériel. Ainsi James Clain explique que «pour une installation de 20 000 euros par exemple (soit Rs 800 000 environ) l’État rembourse sous forme de crédits d’impôts jusqu’à 8 000 euros (soit environ Rs 320 000)».

Les énergies renouvelables sont un secteur générateur d’emplois. Pour ce faire, l’ARER a mis en place une série de formations afin que le marché soit pourvu en techniciens qualifiés. «On parle de technologies spécifiques et les emplois à prendre nécessitent une formation», argue le directeur de l’ARER, Christophe Rat.

L’État français est un acteur essentiel pour la mise en place de cette stratégie globale dans ce territoire d’outre-mer. «L’État français prend en compte les objectifs et les intègre dans un projet global pour La Réunion», expliquait Paul Vergès. L’ensemble des partenaires s’est donc engagé : collectivités locales, secteur privé, particuliers et politiques.

À quelques encablures, La Réunion est bien un exemple en matière d’orientation politique pour le secteur énergétique. Nos îles font face aux mêmes défis et la réponse est, à bien des égards, la même. Reste qu’à l’heure où nous y réfléchissons, La Réunion en est déjà aux actes. Ce ne sont pas les mêmes réalités sociopolitiques et économiques certes. Il n’empêche que des axes de coopération seront mis en place, au travers de la Commission de l’océan Indien notamment, comme l’avançait Paul Vergès lors de son récent passage à Maurice. Entre une «île verte» et une «île durable», les Mascareignes pourraient être à l’avant-poste des énergies renouvelables pour l’ensemble des petits États insulaires en développement. 

PROFIL ENERGETIQUE

■ En 15 ans, la demande énergétique à La Réunion a doublé. La croissance de la demande continue d’augmenter à 5 % par an alors que la croissance en France métropolitaine n’est que de 1 %. Comme Maurice, La Réunion est dépendante de l’extérieur, donc des énergies fossiles, pour satisfaire ses besoins en matière électrique et de transport. Au total, La Réunion importe 86 % des ressources nécessaires (70 % consacrés au transport et 30 % à l’électricité). 14 % de l’électricité est donc produite à partie de sources locales (bagasse, éolienne, solaire, hydraulique). Entre 2005 et 2006, la production issue du photovoltaïque et de l’éolien d’envergure a été multipliée par quatre dans le paysage réunionnais. En 2006, la part des énergies renouvelables dans la production totale d’énergie est passée à 36 %.

Dans ces énergies renouvelables, 58 % sont produits à partir de sources hydrauliques, 30 % à partir de la bagasse, 1 % provenant de sources éolienne et photovoltaïque raccordées et 12 % issus du solaire thermique et du photovoltaïque sur site isolé. La Réunion se classe au second rang européen pour le parc de chauffe-eau solaire (327 m2/1 000 habitants) et au quatrième rang pour les systèmes photovoltaïques. 

LES COLLECTIVITES LOCALES S’ENGAGENT DANS LE RENOUVELABLE

Les récentes élections municipales n’ont pas porté atteinte à la volonté des collectivités locales réunionnaises à jouer un rôle de premier plan en faveur des énergies renouvelables. Ainsi, M. Epeldenger, septième adjoint de la mairie de Saint-Paul en charge de l’environnement et de l’Agenda 21, explique : «L’un des axes prioritaires de la liste de la gauche a été le logement. Avec l’impulsion des Verts, dont je fais partie, on insiste sur la qualité des logements, sociaux surtout, ce qui va de pair avec les considérations environnementales.»

En effet, penser la qualité de l’habitat entraîne une réflexion sur les technologies écologiques, comme le chauffe-eau solaire. «On intègre une réflexion sur le solaire dans la politique de logement. Il faudrait ne plus avoir de logements sociaux sans panneaux solaires, par exemple.» Toutefois, l’élu vert montre du doigt les difficultés de généraliser le photovoltaïque pour la production d’électricité. «Il nous faut créer les attentes pour le photovoltaïque. Ce n’est pas évident d’opter pour ce type de matériel si on n’a pas le réseau adéquat. C’est un gros travail à l’installation.» Dans ce sens, M. Epeldenger plaide pour que les nouvelles constructions fassent provision des raccordements nécessaires pour l’installation d’un photovoltaïque, même plusieurs années après. Plus largement, l’ensemble du Territoire de la Côte Ouest (TCO) mène une réflexion sur le biogaz. Les déchets verts et ménagers peuvent représenter une source non négligeable d’énergie, «comme cela se fait dans certains pays scandinaves où des bus scolaires roulent grâce aux déchets des cantines». L’adjoint à l’environnement insiste aussi sur la nécessité de penser l’aménagement du territoire. «Il nous faut lutter contre l’étalement urbain car cela rend difficile les réseaux de transports, de desserte d’eau car on accumule des pertes. Il faut structurer l’espace avec des bourgs pour préserver les espaces verts et agricoles. L’organisation spatiale de la collectivité est importante dans les considérations écologiques et donc dans la question d’énergies renouvelables.» Pour finir, M. Epeldenger pense que «tous les bâtiments municipaux devraient donner l’exemple par la récupération des eaux de pluie, l’installation généralisée de chauffe-eau solaire et de panneaux photovoltaïques sur les toits». La ville de Saint- Paul se lance dans un vaste projet de collecte d’informations pour connaître le potentiel en énergie renouvelable solaire sur l’ensemble de la collectivité. L’objectif est d’accroître la présence du photovoltaïque et de faire en sorte que chaque foyer saint-paulois dispose d’un chauffe-eau solaire. Bientôt, Saint-Paul devrait devenir, conformément aux vœux énoncés, une «ville soleil». En attendant peut-être que ne soit développée l’énergie marémotrice. La collectivité a lancé un programme de prospection étant bien dotée en matière de courants marins.

 

 

Gilles RIBOUET

Article de l'Express du  Jeudi 17 avril 2008
 

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